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Trois technologies de suivi des transactions financières qui changent la donne en Afrique

L’Afrique perd environ 88,6 milliards USD annuellement, dû aux flux financiers illicites, selon un rapport de la CNUCED de 2022. Cette somme équivaut à 3,7 % du PIB du continent. Ces flux sont formés d’activités criminelles comme le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. On citera également la fraude, les transactions commerciales et l’évasion fiscale. Heureusement, la technologie aide les institutions financières et les autorités de réglementation à identifier et signaler les transactions suspectes. Ce billet de blog examine trois technologies qui transforment l’écosystème du suivi des transactions financières en Afrique : l’intelligence artificielle (IA) et l’apprentissage-machine (AM), Blockchain et l’analyse des Big Data.

L’essor des technologies de suivi des transactions financières en Afrique

La taille du marché mondial du suivi des transactions financières reflète une forte demande. En effet, les estimations indiquent que la valeur de ce marché était de 9,01 milliards USD en 2023, en comparaison à 8,4 milliards USD en 2022. De plus, le marché devrait s’accroître à un TCAC de 14,2 % d’ici 2033, pour atteindre 34 milliards USD.

L’Afrique est le lieu de naissance de l’argent mobile, et donc un centre important de transactions financières numériques. Ainsi, elle contribue à l’accroissement du besoin global en suivi des transactions. Les paiements numériques ont apporté des avantages appréciables au continent, les plus remarquables étant l’inclusion financière et le développement socioéconomique. Cependant, ils ont également créé des effets secondaires indésirables. En effet, la fraude et d’autres menaces comme le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme sont à la hausse.

Le suivi des transactions est donc devenu une exigence réglementaire. L’objectif est d’assurer la conformité des institutions financières aux règles AML, CFT et KYC. La technologie est une alliée puissante des institutions financières et autorités réglementaires désireuses de superviser efficacement les transactions financières. En effet, elle améliore considérablement l’efficacité en automatisant le traitement d’énormes volumes de données transactionnelles. Ses autres avantages comprennent l’amélioration de la gestion des risques et de la vérification de l’identité, ainsi que le suivi et les comptes-rendus en temps réel.

L’IA, Blockchain et l’analyse des Big Data sont trois technologies de suivi des transactions financières qui changent la donne dans la lutte contre le crime financier. Plusieurs pays africains, y compris le Ghana, le Rwanda, le Zimbabwe et l’Ouganda, ont mis en œuvre des solutions d’analyse des Big Data pour les aider à vérifier les transactions liées aux secteurs des télécommunications et des services financiers numériques.

Optimiser la conformité et l’évaluation des risques à l’aide de l’analyse des Big Data

Le suivi des transactions financières est crucial pour les institutions financières. Mais il l’est aussi pour les gouvernements et les agences de réglementation. En effet, ces derniers requièrent des données fiables et précises pour superviser le secteur des services financiers numériques, qui est vital à l’économie africaine, et pour prendre des décisions éclairées.

La croissance des services financiers numériques en Afrique a entraîné une augmentation du volume des données transactionnelles. L’exploitation de ces données représente un défi pour les autorités financières lorsqu’il s’agit de garantir l’intégrité des transactions. L’analyse des Big Data renforce leurs capacités en matière de suivi des transactions. Elle leur permet effectivement d’identifier les transactions suspectes et d’évaluer, en temps réel, les risques associés à toutes les transactions.

GVG soutient les autorités en mettant en œuvre des solutions RegTech qui rassemblent et analysent les données transactionnelles. Ces dernières sont ensuite transformées en informations exploitables, afin de promouvoir la prise de décisions axée sur les données. Au Rwanda, par exemple, notre plateforme de données liées à l’argent mobile permet au régulateur rwandais des services publics, la RURA, de suivre continuellement les services d’argent mobile et d’en assurer la bonne gouvernance. La Banque nationale, la BNR, se fie également à cette plateforme pour soutenir ses processus AML.

Améliorer la précision de détection à l’aide de l’IA et de l’AM

L’IA et l’AM utilisent des algorithmes pour analyser d’importants volumes de données transactionnelles rapidement et avec précision. De ce fait, ils facilitent la détection et le signalement en temps réel des transactions suspectes. L’IA aide également les institutions financières à prendre des mesures de prévention du crime financier en leur permettant de faire des prévisions concernant de potentielles activités suspectes. Les capacités de détection et de signalement de l’IA lui donnent la possibilité d’intervenir à n’importe quel stade du processus de conformité aux règles AML.

De plus, l’IA et l’AM peuvent aider les institutions financières à se conformer à la réglementation relative au crime financier. En effet, cette dernière doit s’adapter à l’évolution et à la diversification des méthodes criminelles. Cela peut alourdir le fardeau réglementaire des institutions, faire augmenter le coût de la conformité et causer des erreurs humaines.

L’IA et l’AM présentent un intérêt particulier pour les opérateurs africains de télécoms, par exemple. En effet, ces outils peuvent les aider à prévenir la fraude et le blanchiment d’argent. Les activités des opérateurs sont vulnérables à ces menaces, en raison des larges sommes et du nombre élevé de clients dont ils se chargent. L’IA et l’AM peuvent non seulement contribuer à garantir le fait que les opérateurs ne commettent aucun crime, mais également à protéger les clients contre la fraude.

Garantir la sécurité et la transparence des transactions avec Blockchain

Blockchain a attiré beaucoup d’attention positive dans le contexte du suivi des transactions, en raison de sa capacité à garantir la sécurité et la transparence des transactions. Merkle Science explique que, par définition, Blockchain se prête au suivi intégré et décentralisé des transactions financières. Outre la sécurité et la transparence, la décentralisation et l’immuabilité de Blockchain en font une technologie très adaptée à l’identification et au blocage des transactions suspectes. De fait, son utilisation se soncentre dans le secteur financier, et plus particulièrement les cryptoactifs, selon un rapport de l’OCDE concernant l’Afrique subsaharienne.

En ce qui concerne le blanchiment d’argent, l’avantage principal de Blockchain est sa capacité à assurer l’intégrité des données. En effet, il est impossible d’ajouter des données clients à un Blockchain à moins que ces données n’aient été validées par la totalité du réseau. Cela offre donc une solide protection contre l’insertion de fausses informations et contre la modification illégitime de données vérifiées.

Consolider les avantages des technologies de suivi des transactions financières en Afrique

La croissance des services financiers numériques et l’augmentation parallèle du crime financier en Afrique ont mis en avant la nécessité d’effectuer un suivi efficace. Les technologies de suivi des transactions financières comme l’IA et l’AM, Blockchain et l’analyse des Big Data se sont révélées efficaces dans la lutte contre le crime financier, en optimisant la conformité, en améliorant la prévention et la détection et en garantissant la transparence et la sécurité des transactions.

Cependant, il est possible d’élargir leur champ d’utilisation et donc de maximiser leurs avantages en Afrique. Les institutions financières et les autorités réglementaires rencontrent certains défis en ce qui concerne l’adoption de ces technologies. Ces défis incluent l’intégration avec les systèmes déjà en place, le manque de compétences et une insuffisance réglementaire en matière de protection des données. Par conséquent, le renforcement des capacités, ainsi que le renforcement et l’harmonisation de la réglementation, aideraient à consolider la présence des technologies de suivi sur le continent et donc à assurer l’intégrité et la sécurité des transactions financières.

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