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Souveraineté numérique en Afrique

L’Afrique a besoin de centre de données pour acquérir sa souveraineté numérique

2,5 quintillions d’octets de données sont générés chaque jour à l’échelle globale. Avec 1,2 milliard d’habitants et un taux de pénétration mobile ayant augmenté de façon continue au cours des dernières années, l’Afrique pourrait bientôt se positionner comme le nouvel « Eldorado des données ». En effet, d’après Globe Newswire, il est prévu que la taille du marché africain des centres de données dépasse US$3 milliards d’ici à 2025, en raison du vif intérêt d’importants fournisseurs mondiaux de services d’informatique en nuage tels qu’AWS, Microsoft ou Huawei. La « course aux données » a déjà commencé, mais l’Afrique est-elle prête à répondre aux besoins en stockage et en traitement ?

La souveraineté économique en jeu

On s’attend à ce que la population africaine représente un quart de la population mondiale dans moins de 30 ans. Cela se traduit par la création d’un nombre incalculable de données devant être correctement rassemblées, stockées, protégées et analysées, avant d’être transformées en informations exploitables, au profit du continent. Comme l’a déclaré Ange Diagou, de NSIA Technologies, dans un article traitant de la nécessité de mettre en place des centres de données efficaces en Afrique, « [i]l en va de notre souveraineté économique ». Pourtant, aujourd’hui, l’Afrique n’héberge qu’environ 1,3% des centres de données mondiaux, c’est-à-dire moins de cent, alors que le reste du gâteau est principalement partagé entre les États-Unis et l’Europe (40% et 30% respectivement).

À tous ces faits, qui ont des implications directes pour le développement économique du continent, nous pouvons ajouter la croissance alarmante de la cybercriminalité et l’influence grandissante des données sur la prise de décisions politiques et économiques, pour confirmer ce que Yannick Yamdjeu a déjà affirmé dans son blog, à savoir « la souveraineté numérique est en enjeu géopolitique ».

Éducation + infrastructure = développement

La propagation du Covid-19 à l’échelle mondiale a mis l’accent sur la dépendance du monde aux technologies numériques, et l’Afrique ne fait pas exception à la règle : Le trafic de données a augmenté de manière significative depuis mars 2020, à la suite du confinement et autres mesures de distanciation physique. Bien que la pandémie ait durement touché les économies, elle pourrait représenter une opportunité unique pour l’Afrique d’aller de l’avant, avec des investissements ciblés dans le numérique. Une telle politique permettrait de stocker localement les données africaines, tout en améliorant la vitesse et le coût des télécommunications.

La mise en place de centre de données requiert non seulement de l’infrastructure, mais également des ressources humaines considérables, dotées des compétences nécessaires. Dans une région où 41% de la population a moins de 15 ans, le temps est venu de mettre en œuvre une politique d’éducation dans les secteurs dynamiques, comme celui du numérique. D’après l’Internet Society, l’Internet contribue à seulement 1,1% du PIB des pays africains. Comme le souligne Robert Mullins, Directeur exécutif de First Brick Holdings, le développement de la transformation numérique en Afrique se heurte à un manque d’infrastructure adéquate de centres de données, malgré la croissance spectaculaire de la connectivité terrestre et mobile au cours des 10 dernières années. D’importantes initiatives ont déjà été prises, principalement en Afrique de l’Ouest et en Afrique du Sud, sous la forme de projets d’envergure comme ceux de la zone franche de Grand-Bassam en Côte d’Ivoire, d’Abomey-Calavi au Bénin ou du Sénégal, ce dernier étant l’un des pays les plus performants de la région en matière de stockage et de traitement des données, grâce à ses 3 centres de données. Cependant, des efforts supplémentaires sont nécessaires pour compléter cette stratégie structurelle à l’aide d’une éducation ciblée et de la promotion de l’économie numérique.

Pour lire l’article complet de Yannick Yamdjeu sur la souveraineté numérique, cliquez ici.